Sans contrainte liée au cursus normé et universitaire, l’association de l’Académie de la Pierre organise des workshops. Ces ateliers sont l’occasion de poursuivre la transmission d’une démarche architecturale plus large.
Directement en lien avec les acteurs et habitants du lieu de production de l’œuvre architecturale, ces ateliers permettent de concevoir avec les habitants du village, les maitrises d’ouvrage et de maitres d’œuvre expérimentés ou en devenir.
La constitution de notre association dont Gilles Perraudin assure la présidence et Jean-Manuel Perraudin les fonctions de secrétaire et trésorier, se situe à la confluence de préoccupations apparues avec la crise culturelle de l’après-guerre et révélées par les mouvements de 1968 :
– l’écologie en tout premier lieu qui porte un regard radicalement différent sur le fait technique en le posant en regard avec l’environnement
– la question du patrimoine qui, après l’excès de la table rase moderniste, interroge le déjà-là des architectures vernaculaires.
L’écologie, en contextualisant l’intervention technique, a profondément modifié le processus même du projet en général, et du projet architectural, en particulier. La manipulation d’un matériau et sa transformation faisant désormais partie d’une chaîne plus large intégrant dans son bilan toutes les phases de sa mise en œuvre, il apparaissait que son « économie » changeait de figure. Le béton allait faire les frais « culturel » de ce bilan, pendant que l’intérêt pour les matériaux et les techniques intégrant l’idée de « développement durable » allait grandissant.
Deux voies se distinguaient, l’une développant une technicité sophistiquée (de maîtrise des énergies en particulier), l’autre redécouvrant des technicités simples (construction en terre, …). Les matériaux géo et biosourcés appartiennent à cette seconde école qui privilégie « l’intelligence » du processus global de mise en œuvre, sur celle de la pure performance technique. « L’intelligence » de ce processus repose sur la gestion correcte de tous les paramètres qui, de l’extraction à la pose sur le chantier, économisent les énergies.
Plusieurs stratégies sont envisageables suivant les contextes pour obtenir cet optimum. L’équation est complexe intégrant, pour chaque pays, technique d’extraction, moyen de transport, technique de levage, savoir-faire, … C’est l’objet de l’Académie que de développer et de faire connaître ces différentes stratégies propres à revaloriser l’emploi de ces matériaux.
Ce souci d’épargner l’énergie en même temps que l’environnement, ne pouvait que rencontrer les préoccupations patrimoniales qui, çà et là, voyaient le jour pour défendre une architecture vernaculaire dévaluée. De nombreuses associations ont vu ainsi le jour pour étudier et restaurer des fermes, bories et autres témoins remarquables de cette technicité.
Ces entreprises sont autant de champ d’expérimentation susceptible d’être, sous certaines conditions d’adaptation, réutilisées. Alors que nous manquons d’expérience, trop rare encore dans le champ de l’architecture, ces expériences ont valeur de référence. C’est à ce titre que l’Académie entend travailler en partenariat avec les acteurs de ces projets et leurs associations.
Cette association se présente sous trois formes de diffusion :
– La mise en place d’expositions sur le sujet des matériaux bio et géo sourcés.
– La formalisation d’ouvrage pédagogique tel que « construire en pierre massive aujourd’hui»
– L’organisation de Workshops à destination des acteurs de la construction. Ces workshops en dehors du travail de projet, s’accompagnent de conférences, visites architecturales et construction à l’échelle 1.